La suppression de la séparation entre le conseil et la vente de pesticides dans la loi Duplomb signifie qu’on revient sur une règle introduite par la loi Égalim (2018) qui imposait que : 1. Les entreprises qui vendent des pesticides (coopératives, négociants, distributeurs) 2. Ne puissent pas en même temps être celles qui conseillent les agriculteurs sur l’usage de ces produits. Pourquoi cette séparation existait • Objectif initial : éviter les conflits d’intérêts. L’idée était que si le vendeur de pesticides donne aussi le conseil, il pourrait être tenté de recommander plus de produits (ou des produits plus chers) pour augmenter ses ventes. • Elle visait aussi à favoriser un conseil plus indépendant, incitant à réduire l’usage de produits phytosanitaires, en ligne avec les objectifs du plan Ecophyto. Ce que change la loi Duplomb • La loi supprime cette obligation de séparation. • Concrètement, les coopératives, négociants ou autres distributeurs peuvent à nouveau : ◦ conseiller les agriculteurs sur la protection des cultures, ◦ et leur vendre directement les produits phytosanitaires qu’ils recommandent. Arguments des partisans (FNSEA, JA, Coordination rurale, certains distributeurs) • La séparation entraînait une complexité administrative et un surcoût pour les exploitations. • Les conseillers indépendants étaient souvent moins accessibles, surtout en zones rurales. • Les coopératives connaissent bien les cultures de leurs adhérents et peuvent donner un conseil plus opérationnel. Arguments des opposants (Confédération paysanne, ONG environnementales, filières bio) • Retour à un conflit d’intérêts potentiel : le conseiller a un intérêt commercial direct à faire vendre plus de pesticides. • Risque de freiner la réduction des usages de phytosanitaires. • Affaiblit les ambitions environnementales du plan Ecophyto et les engagements pris au niveau européen.
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Conseil/Vente