2024
CEVIPOF - Centre d’études de SciencesPo
Un mécontentement général et multiple La colère des agriculteurs se manifeste surtout autour de trois thèmes : • Le ras-le-bol des normes administratives et de la surcharge bureaucratique, perçues comme inadaptées aux réalités de terrain et entraînant un sentiment d'injustice face aux pratiques d'autres pays européens moins strictes, • La perception d'un abandon institutionnel, notamment de l'État et des organisations agricoles, où de nombreux agriculteurs estiment ne plus être soutenus ni représentés par les syndicats, • La revendication d’une rémunération juste qui reflète mieux les efforts fournis, car beaucoup se sentent sous-payés et perçoivent leur métier comme peu valorisé, voire proche d'un “esclavage moderne”. Une diversité des profils et des attentes L’étude révèle une tripartition de l’espace idéologique des agriculteurs, identifiant trois grands courants de pensée : • Les écologistes socio-altermondialistes (17,8 %), engagés pour une agriculture plus écologique, avec un soutien à l’agroécologie et à une aide de l’Union européenne pour un modèle agricole durable, • Les conservateurs identitaires et agrariens (21,6 %), plutôt eurosceptiques, qui revendiquent une autonomie et une meilleure protection contre la concurrence étrangère, • Les libéraux pro-européens et conservateurs floués (60,4 % combinés), davantage favorables à l’Union européenne et recherchant des conditions équitables sur le marché, mais se sentant trahis par les politiques actuelles.